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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 12:22

Un jour des enfants sont amenés vers Jésus. Les disciples, compagnons de Jésus, veulent les écarter : trop jeunes ! Trop compliqué et trop sérieux pour eux ! Et puis ils font désordre !

« Mais, non ! » dit Jésus, « Laissez les enfants venir à moi !... »

Premier choc : à l'époque, les enfants sont juste des adultes à fabriquer, qu'il faut dresser pour en faire soit des hommes, soit des femmes et, en attendant, à tenir plutôt à distance.

Eh bien non, dit Jésus. Les enfants, non seulement ils existent, mais ce sont eux, oui : eux, qui montrent le chemin du Règne de Dieu. Justement par leur naïveté, leur confiance, leur spontanéité. Et joignant le geste à la parole, aussitôt Jésus les bénit.

Deuxième choc : ainsi, il faudrait ressembler à un enfant pour entrer dans le Royaume ? Le Royaume ne serait pas réservé aux gens graves, sérieux et pieux, adultes donc, et surtout irréprochables moralement, respectant bien les 613 commandants de la Bible ?

Eh bien non, dit Jésus : le Royaume de Dieu ne se mérite pas, ne se gagne pas, ne s'achète pas. Il se reçoit. Gratuitement et spontanément. Comme le font les enfants. Et Jésus ajoute : le Règne de Dieu, quiconque ne le reçoit pas comme un enfant n'y entrera pas…

Troisième choc : qu'est-ce que cela veut dire ? Il faut accueillir le Royaume pour pouvoir y entrer ? Il y aurait donc deux Royaumes, ou du moins deux dimensions du Royaume : celui qui s’accueille en soi, et celui dans lequel être accueilli et entrer ?

Eh bien oui, Jésus le dit :

le Règne de Dieu s'accueille, à l'intérieur de soi-même, avec la fraîcheur d'un enfant ;

et dans le Règne de Dieu, il est possible de pénétrer et d'y être accueilli, si l'on est comme un enfant.

Le Règne de Dieu a nécessairement ces deux dimensions : une personnelle, à l'intérieur de soi, et une collective, autour de soi, vécue avec les autres.

Mais pour vivre ce Royaume avec les autres – c'est-à-dire l'amour fraternel, la confiance, la justice, la bonté, la solidarité, la loyauté… – chacun a d'abord besoin de le vivre intérieurement – c’est-à-dire le pardon, la confiance, la disponibilité, l'unité intérieure… Le Règne de Dieu, qui n’est rien d’autre que le règne de Dieu en soi, en toi.

Et pourquoi accueillir d'abord le Royaume de Dieu avant d'y être accueilli ? Tout simplement parce que c'est seulement quand tu as reçu le Règne de Dieu en toi-même – l'amour de Dieu, son pardon – que tu peux à ton tour le donner à autrui, et en le donnant, le créer autour de toi.

Et donc… y entrer !

Voilà pourquoi, pour vous parents, et aussi marraines et parrains, cet accueil et cette bénédiction des enfants par Jésus met, et vous met, la barre peut-être beaucoup plus haut que prévu. Car baptiser vos enfants ne sert à rien si vous, parents, n'accueillez pas vous-mêmes ce Règne de Dieu en vous, pour le donner à votre tour, et en le donnant, le créer autour de vous. Et y entrer, avec vos enfants…

A vous donc de l'accueillir vous-mêmes ; sinon comment permettrez-vous à vos enfants de l'accueillir en eux et d'y entrer avec vous ?

Bien sûr : c'est beaucoup plus exigeant que simplement demander le baptême pour ses enfants, en laissant peut-être – peut-être – au Bon Dieu ou à l’Ecole du Dimanche la charge de s'occuper du reste : leur âme et la croissance de leur foi.

Plus exigeant, oui, sauf que… Sauf que c'est aussi la voie du bonheur.

Si vous accueillez le Règne de Dieu en vous, si vous laissez Dieu régner en vous, alors ce sera aussi pour vous la voie du bonheur.

Ce sera votre chemin, votre vérité et votre vie.

Le Règne de Dieu : à accueillir intérieurement et à vivre, pour l'inventer autour de soi et le partager avec vos enfants, et avec tous.

Jean-paul Morley

Culte du 1er novembre 2015 (baptêmes)

Lectures : Marc 10 : 13-26

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