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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 16:45

 

« Mariage pour tous » : ce qui nous inquiète, c’est la radicalisation des positions pour ou contre, tant dans la société que dans notre Eglise.

Ce qui nous inquiète, c’est le glissement vers des positions dures, frontales, des anathèmes, des mises en demeure de se déclarer de façon tranchée, notamment en tant que pasteurs.

Ce qui nous inquiète, ce sont les réactions viscérales qui remplacent les arguments ; les a priori bibliques ou théologiques qui remplacent le questionnement et l’écoute de l’Evangile.

Ce qui nous inquiète, ce sont les arguments qui sonnent faux quand ils annoncent une fois de plus l’effondrement de notre civilisation.

Ce qui nous inquiète, ce sont les arguments d’autorité.

Ce qui nous inquiète, ce sont les dérives faisant ressurgir homophobie ou intolérances.

Ce qui nous inquiète, c’est l’appel au sacré, tant dans la société que dans notre Eglise, pour justifier des ressentis personnels.

 

Ce qui nous unit sans doute, c’est d’avoir compris que l’homosexualité n’est pas un choix, mais une réalité qui se vit le plus souvent dans la souffrance intérieure et sociale. C’est de savoir que la grâce nous recouvre quels que nous soyons. C’est d’être assurés que les homosexuels ont bien leur place dans nos communautés.

Ce qui nous divise sans doute, c’est la compréhension de l’Ecriture, du premier chapitre de la Genèse, du Lévitique, de Paul ou des Evangiles. C’est la compréhension de la Création, de l’anthropologie biblique, de l’éthique et de la grâce.

 

Ce que nous sommes nombreux à souhaiter pour notre Eglise protestante unie, c’est qu’elle s’épargne les affirmations d’évidence et les anathèmes, et qu’elle soit fidèle à elle-même : en réfléchissant. En se parlant. En faisant circuler la parole en son sein. En organisant le débat, des débats, de très nombreux débats, partout, dans chaque ville et chaque paroisse, en invitant des personnes compétentes d’avis différents mais capables d’écouter et de se parler ; en permettant par l’échange de faire bouger les idées et de mûrir et nourrir la position de chacun.

Des débats qui pourront, en leur temps, aider les synodes à donner des directions pour ce qui concerne nos pratiques liturgiques.

 

C’est ce à quoi nous voudrions nous inviter tous, dans la cité comme dans l’Eglise.

 Si vous souhaitez vous joindre à cet appel, tapez simplement sur "J'aime", avec votre nom.

 

Jean-paul Morley, pasteur EPU, Paris

7 janvier 2013

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