Joseph ou Joseph

Primo Levi raconte que, quand il était à Auschwitz, lors d’une sélection, les hommes faisaient la queue pour passer devant un officier nazi, qui décidait de ceux qui seraient envoyés dans les chambres à gaz. Il entendit alors son voisin faire une prière à Joseph. Il mit un certain temps à comprendre que le Joseph auquel s’adressait son compagnon d’infortune n’était pas saint Joseph, mais Joseph… Staline.

En contrepoint de ce témoignage, Amos Oz raconte dans l’un de ses livres l’histoire d’un homme qui, dans un café, entre en conversation avec un vieillard. Au bout d’un moment, il s’aperçoit que le vieillard est Dieu lui-même, assis en face de lui.

Il ose alors lui poser la grande question : «  Mon cher Dieu, auriez-vous la grande amabilité de me dire, une bonne fois pour toutes, quelle est la vraie foi ? Qui a la foi authentique ? Les catholiques romains, les protestants, les israélites, les musulmans… ? Ou d’autres ? »

Dieu répondit : « A vrai  dire, mon fils, je ne suis pas religieux, je ne l’ai jamais été, et la religion ne m’intéresse pas vraiment… C’est le cœur des humains et leur confiance, qui m’émeuvent… »

Et puisque c’est dimanche, et que la Bible dit : « Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux… Et Dieu fait toute chose belle en son temps » (Écclésiaste 3), prenons quelques résolutions pour le déconfinement :

Garde le temps de penser, c’est la source de la liberté.

Garde le temps de jouer, c’est le secret de ta jeunesse.

Garde le temps de travailler, c’est le gage du succès.

Garde le temps de lire, c’est la clé de ta sagesse.

Garde le temps de rire, c’est la musique de l’âme.

Garde le temps de regarder alentour, c’est l’antidote de l’égoïsme.

Garde le temps d’être aimable, c’est un chemin du bonheur.

Garde le temps de rêver, c’est attacher ton char à une étoile.

Garde le temps d’aimer et d’être aimé, c’est le privilège des rachetés.

Garde le temps pour Dieu, c’est le seul investissement durable.