L'eau et la soif ... pour un dimanche !

La foi n’est solide que si elle est liquide, paraît-il.

Il est notoire que les liquides épousent n’importe quel récipient, sans perdre ne serait-ce qu’un millilitre de leur propre identité. L’eau attend un destinataire pour prendre une forme déterminée, car elle n’en a pas elle-même. Sa force réside justement dans cette capacité d’ignorer tout cadre : l’essentiel pour l’eau revient à se laisser accueillir. Un peu comme l’Evangile, où rigueur et adaptabilité extrême coïncident. On aime bien, depuis, dissocier rigueur et adaptabilité, mais ce n’est jamais impunément. Car c’est au risque des guerres de religion.

On devrait se souvenir que la foi se coule dans n’importe quelle âme, n’importe quelle personnalité, n’importe quelle culture. Elle s’adapte à tout chemin qui la cherche.

Enrico

A propos d’eau et de foi :

Environ trente-cinq siècles après que Moïse a frappé le rocher pour en faire jaillir une source, au cours d’une conférence publique, un célèbre intellectuel athée évoquait cette allégorie classique :

« Je reconnais volontiers que le besoin religieux se fait sentir sur toute la planète et dans toutes les cultures. Mais le besoin ne suffit pas à prouver ni produire son objet. Moi-même je voudrais de tout mon cœur que Dieu existe. Mais mon envie ne prouve rien : ma soif ne prouve pas la source. »

Image éloquente ! Voici à nouveau le rocher de Massa et Mériba face à un Moïse d’un nouveau genre, frappant un béton sourd et muet pour confirmer qu’il n’en sort aucune réponse…Comme une soif d’absolu qui se heurte au mur d’une absence.

Pourtant, la soif, si elle ne prouve pas la source, prouve bel et bien… l’eau. Si l’eau n’existait pas, la soif n’existerait pas non plus ; la difficulté est de la trouver. De même la foi : la difficulté n’est que de l’accueillir. La foi se coulera dans tout récipient qui l‘accueillera.